- 17 janvier 2020
- By Vibee
- In Non classé
- 772
- 0
La réduction des émissions de CO2 des voitures passe par la réorientation du marché en direction de voitures plus légères et fonctionnant avec de l’électricité décarbonée. La mise en place d’un plan industriel apportant à l’Europe une entière autonomie dans le domaine de la production des voitures éléctriques et des batteries correspondantes est également primordiale.
Bien évidemment, plus une voiture est lourde, imposante et roule à grande vitesse et plus elle consomme. Ceci est valable pour un véhicule thermique mais aussi pour une voiture électrique. Il est important de prendre en compte le facteur environnement d’une voiture sur sa durée totale de vie. La fabrication des batteries électriques génère la même quantité d’énergie que celle nécessaire à la fabrication de la voiture elle-même. C’est pourquoi un SUV électrique émet plus de CO2, durant sa vie, qu’une petite voiture à essence.
Il est impératif de décourager l’achat de véhicules lourds. Un moyen d’y parvenir est d’indexer le bonus/malus sur le poids des véhicules afin d’inciter l’achat de véhicules propres, Ce dispositif, appliqué en Norvège depuis 2016, a permis aux Norvégiens d’atteindre l’objectif européen en matière d’émission de CO2, soit 95 g/km. Cette mesure incite les constructeurs à la fabrication de véhicules plus légers, rétablissant ainsi une certaine égalité sociale fiscale : plus de bonus pour les petites voitures, peu gourmandes en électricité, et un malus pour les mastodontes, même électriques, acquis par les ménages plus aisés. Si la France adoptait ce dispositif, le bonus actuel de 6000 €, par exemple, dont l’acheteur d’une Audi e-Tron (1,8 tonne, 700 kg de batteries, 80 000 €) bénéficie se métamorphoserait en un malus s’élevant à 10 000 €.
Afin que le passage à l’électrique génère véritablement le gain environnemental escompté, fabriquer des véhicules ayant une faible émission, grâce à l’électricité décarbonée, est une condition indispensable. L’idéal serait même d’inciter la production locale de véhicules dits propres via une taxe carbone ajustée aux frontières, voire à des mesures qui permettent de conditionner l’octroi d’aides au respect d’une norme portant sur l’empreinte carbone liée à la production et au recyclage des véhicules et de leurs batteries. Les premiers modèles de véhicules électriques fabriqués en Chine feront, cette année, leur apparition sur le marché européen.
L’Europe disposant actuellement d’un plan environnemental, doit absolument instaurer un plan industriel qui assure, à moyen terme, son indépendance en ce qui concerne la fabrication des véhicules à faibles émissions ainsi que de leurs batteries. Ce plan passe obligatoirement par des efforts de recherche afin de booster le développement des batteries sans cobalt, ressource limitée au raffinage maîtrisé à 80 % par la Chine et dont la fin est programmée en 2025. La mise en place d’une filière de recyclage fait également partie de ce plan.
Pour que la voiture électrique représente une solution d’avenir à la mobilité individuelle, il est impératif de réorienter rapidement le marché en direction de véhicules plus légers et de freiner les externalités environnementales qui découlent de leur production.